Lancé le 31/08/2018, mon Défi « Je viens manger local chez vous » trouve un écho entier avec cette épidémie de coronavirus où la présence de nos agriculteurs est capitale !
Pionnier du mouvement Locavore en France, je réalise un Tour de France dans le cadre de ma démarche « Je viens manger local chez vous ».
Confinement oblige, ce défi a été relevé en visio-conférence et, évidemment, avec des produits locaux et, cette fois-ci, avec les avis et conseils de Marie ANDERES, diététicienne-nutritionniste et avec l’oreille attentive de Jacky DEJAN, de la Radio 100 %.
Le Défi, relevé par Jean-Philippe BOURRUST de Villeneuve la Comptal (à côté de Castelnaudary): réaliser un repas Local, chic et pas cher.
– J’arrive avec ma bouteille de vin local chez des personnes volontaires,
– les personnes se fournissent dans un rayon de 51 km et positionnent les ingrédients et les producteurs sur la carte,
– réalisent 3 plats minimum très bien soignés et, si possible, originaux,
– démontrent, dans un tableau, que cela coûte moins de 9,50 euro par personne,
– communiquent auprès des médias locaux qui peuvent venir pour être témoins et diffuser la préparation des plats, les coûts et les noms des paysans-nourriciers concernés.
Objectifs:
Lier Ecologie, Economie, Social et Sécurité. Faire un zoom sur la nécessaire résilience alimentaire des territoires: il faut des paysans-nourriciers en nombre suffisant et des mangeurs qui stockent et cuisinent,
le tout sans se ruiner.
Pourquoi ?
Actuellement, production et consommation ne sont plus territorialisées et nos territoires sont « alimentairement malades » car non autonomes pour leur approvisionnement quotidien. Le degré d’autonomie alimentaire des aires urbaines n’est que de… 2,1 % mais elles survivent car « perfusées » par le ballet des camions de la grande distribution. Celle-ci n’a d’ailleurs que deux jours de stocks (et s’il n’y a pas de panique…) qui font l’objet d’une traque quotidienne par les enseignes car leur existence leur coûte…
Concernant les territoires ruraux, le degré d’autonomie alimentaire n’est pas beaucoup plus élevé : il suffit de compter le nombre de fermes restantes, de potagers et de poulaillers individuels et comparer tout cela avec le nombre d’habitants… Les modes de consommations et les circuits d’approvisionnement sont ainsi quasiment les mêmes en milieu urbain et en milieu rural.
À l’heure du tout-connecté et des cyberattaques, où le lien social se délite, où les populations sont de moins en moins tolérantes à la frustration (phénomène Nutella, « pénurie de beurre », etc…) et qu’une infime partie de la population produit et/ou stocke et/ou gère sa nourriture, que se passerait-il si la chaîne d’approvisionnement connaissait une sérieuse avarie ?
Un premier réflexe pourrait nous faire penser que les « autorités » (l’État providence auquel on fait toujours appel) ont des stocks, mais tout le monde en doute. Un autre serait que les associations humanitaires, à travers les plans communaux de sauvegarde, en ont : il faut savoir qu’elles se fournissent… dans les grandes surfaces !
Pour moi, reprendre par territoire, collectivement et individuellement la main sur la production de nourriture, sa distribution et son stockage, devrait revenir dans le champ du « Bon sens » (comme avant) afin d’éviter d’éventuelles émeutes car nous nous sommes toutes et tous vulnérabilisés. Ainsi, le politique, les individus et les acteurs privés devraient faire leur part dans le cadre d’une mobilisation générale : produire local, distribuer local, acheter local, manger local, cuisiner et stocker individuellement, c’est être co-producteur de résilience et de sécurité nationale.
Tout est dans mon livre-enquête:
https://www.thebookedition.com/fr/resilience-alimentaire-et-securite-nationale-p-367243.html
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